Programme
Qu’il confie d’abord, dans La Naissance de la tragédie, à l’opéra wagnérien la mission civilisatrice de ressusciter voire de dépasser les fastes de la tragédie grecque, qu’il envisage ensuite, dans Humain, trop humain, la musique comme modèle artistique d’une esthétique formaliste ou qu’enfin, à la faveur des textes dit « de maturité », la Carmen de Bizet emblématise cet amour du destin susceptible de guérir l’Europe de sa maladie romantique, Nietzsche n’a de cesse de philosopher par et pour la musique.
Attentifs à la lettre du corpus nietzschéen, nous envisagerons simultanément la musique comme objet spécifique d’investigation philosophique et la musique comme paradigme de la pensée nietzschéenne et examinerons aussi ses conséquences sur le projet d’esthétique musicale de Theodor W. Adorno et dans les développements ultérieurs de la discipline musicologique.
Bibliographie sélective :
Friedrich Nietzsche, Å’uvres (2 tomes), trad. H. Albert, Robert Laffont, 1993
On lira en priorité La Naissance de la tragédie, Humain trop humain et les opuscules Le Cas Wagner et Nietzsche contre Wagner.
Arthur Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, Livre III, « La musique », Paris, PUF, 2004
Eduard Hanslick, Du Beau dans la musique, trad. A. Lissner, Hermann, 2012
Richard Wagner, Opéra et drame (1851) [en ligne] : http://fr.wikisource.org/wiki/Op%C3%A9ra_et_Drame_%28Wagner,_trad._Prod%E2%80%99homme%29
Richard Wagner, Beethoven (1870) [en ligne] : http://fr.wikisource.org/wiki/Beethoven_%28Richard_Wagner%29
Theodor W. Adorno, Philosophie de la nouvelle musique, trad. Hans Hildenbrand & Alex Lindenberg, Gallimard, 1962
Jacques Bouveresse, Le Parler de la musique III. Entre Brahms et Wagner : Nietzsche, Wittgenstein et la philosophie de la musique, L’Improviste, 2020